Souvenirs du métro

Le métro, les portes se ferme, un drame se noue. La mère vois sa petite fille pourtant juste derrière elle bloquée a l'extérieur de la rame de métro devant la porte qui viens de se refermer. Deux personnes retiennent la porte l'empêchant de se fermer totalement mais pas suffisamment pour que la mère rejoigne sa fille. La pauvre est terrorisée presque en pleurs devant sa mère qui lui crie par l'entrebâillement "tu reste ici et je reviens, tu reste ici surtout".
Le train ne peu pas démarrer, la porte est toujours entre ouverte, dans un dernier effort et avec l'aide des deux passagers la mère pousse les deux battants qui cèdent sous la pression. Elle a juste le temps de se jeter hors du wagon avant que les portes ne se referment.
Conducteurs, soyez un peu plus vigilants, la journée est peut être longue, dure, les passagers sont peut être stressant. Mais certains passagers sont innocents et sans défense par rapport a certaines situations.

La station Mirabeau sur la ligne 10 a une particularité assez impressionnante. On note une ressemblance avec la station Commerce pour ses doubles voies avec un quai unique, un des métros passe par la station sans s'arrêter faute de quai. Mais a Mirabeau Il y a mieux, la deuxième voie est en pente le métro entre dans la station et montre son dessous, que l'on ne voit jamais habituellement.

La station Kleber sur la ligne 6, très connue pour "la pause café" du conducteur. A ma connaissance il n'existe pas un métro qui ne fasse pas une pause plus longue que les autres mais je crois que les usagers sont mauvaise langue et que cet arrêt n'a rien à voir avec une pause café même si certains ont entendus ca tellement souvent qu'ils ont fini par le prendre pour une vérité.

Que ferais-t-on au fond du métro si il n'y avait pas tous ces panneaux d'indication donnant les directions ? Sur terre on peu se repérer avec le soleil, le bout de la rue, les commercent ou les paysages. Mais sous terre, les escaliers montent et descendent cachant la vue, les couloirs s'arrondissent, se séparent en plusieurs voies. Dur de s'y retrouver.

Le métro fait peau neuve, a grand renfort d'affiche publicitaire et de cocktails de présentation à chaque fin de travaux. Un nouveau métro ce sont des stations recalées ou tout du moins nettoyées a fond, de nouveaux panneaux d'affichages, mais surtout la suppression pure et simple de la vente d'abonnements et tickets aux guichets. Ils n'ont pas encore supprimé tous les guichetiers, ces braves gens sont maintenant destinés uniquement aux renseignements et services âpres vente, mais pour combien de temps encore ? Jusqu'a la création de nouvelles machines qui auront hauts parleurs, micros et interface vocales ? Cela existe déjà pour les handicapes a quand l'utilisation "grand public" ?

18h, l'heure du crime ? Non, l'heure de pointe. 10 000 000 de personnes qui vont d'un point à un autre par tous les moyens imaginables. Une fourmilière prise de frénésie passagère. Tous les jours des métros bondés, des heures de bouchons. Tout ca pour arriver le plus rapidement possible "chez sois".
Le métro se fait attendre, on arrive de toutes les directions possibles sur un petit bout de quai, comment tout ce monde va t'il entrer dans le métro ?
Le métro arrive ceux qui sont derrière, pressés de rentrer poussent, ceux qui sont au bord des rails se voyant déjà étalés sur le pare-brise du wagon de tête et poussent en arrière. Première compression.
Le métro s'arrête et les portes s'ouvrent tout le monde s'engouffre a l'intérieur le nombre de place importe peu, même le fait de se tenir a une barre deviens subjectif. Ceux qui sont toujours dehors poussent avant que les portes ne se referment. Ce qui sont dedans s'écrasent contre les parois, mais tous le monde n'est pas rentré alors on pousse encore plus fort. Les portes ont du mal à se fermer les pieds, les ventres, les sacs, tous gènent la fermeture, alors on pousse encore un petit peu. Et le convoi sans va.
La galère, les petits boulots. Qui en parle mieux que ces gens qui font un discourt dans une rame du métro avant de vous faire la manche ? Certains ont un discourt tellement humble, simple, ca ne peut pas ne pas vous toucher. J'en ai rencontré un, un de plus qui a perdu son travail et sa famille et qui n'a pas réussit à sortir la tête hors de l'eau. Faut-il pour autant dire qu'il vit au crochet de la société ? Et si un jour vous perdiez votre travail, que vous n'arriviez pas à en trouver un autre et que votre femme vous quittais en prenant la maison et votre enfant, vous seriez dans quel état ?
Son discourt était des plus simple "messieurs, dames bonjour. Je suis désolé de vous déranger de si bon matin alors que vous êtes en train de partir travailler. Il n'y a pas si longtemps j’étais moi aussi dans les transports pour aller travailler. J'ai été licencié, j'ai eu droit au chômage mais je n'ai pas trouvé de boulot. Ma femme ne pouvait pas assumer avec un seul salaire, elle est partie dans sa famille et moi j'ai atterris dans la rue. Mesdames, messieurs s'il vous plais, je loge station st Michel, je veux juste pouvoir me laver et manger"

Un couloir vide dans une station presque déserte. Je descends, seul sur le quai. Je me déplace dans se dédale de couloir. Ici il ne fait jamais jour, il ne fait jamais nuit non plus. Tout dépend de la volonté du technicien s'occupant des lumières d'allumer ou d'éteindre. Et si je me retrouvais dans le noir ? Que se passerais-t-il. Le jour la nuit viens lentement, mais quand il n'y a pas de jour ? Juste la brutalité d'un éclairage terne.
J’entends des pas, des voix, je me rapproche de personnes, comme un retour a la civilisation. Mais eux, qui sont-ils ? Des étrangers pour moi, l'inconnu fait peur. Qui aura le plus peur de l'autre ? Notre peur ne va t'elle pas nous pousser à faire des choses que nous n'aurions jamais fait dans un autre cas. Les lieux se prêtent bien à un instant de folie cruelle et passagère.

On accélère l'allure à Montparnasse avec le tapis roulant 9km/h. Un parisien à pied peut atteindre les 5km/h en marchant, avec les anciens tapis il filait jusqu'a 8km/h. Le nec plus ultra des immenses couloirs sans fin se situaient à Chatelet. Mais Montparnasse prend de l'avance avec son tapis roulant en plastique souple qui nous fera avancer à une vitesse maximum de 14km heure en marchant. On a plus l'impression de rouler, on vole.

Comme un grand serpent qui ondule dans les couloirs de son terrier, les parisiens marchent d'un métro à l'autre.

Metro boulot dodo
La vie d'un parisien se résume en trois mots
On note tout particulièrement la résonance du O
Comme un cercle infini entre le landau et le tombeau

Un homme dans le métro à 5h c'est un balayeur
Un homme dans le métro à 8h c'est un employé
Un homme dans le métro à 11h c'est un vacancier
Un homme dans le métro à 14h c'est un travailleur a temps partiel
Un homme dans le métro à 17h c'est un père de famille
Un homme dans le métro à 20h c'est un cadre d'entreprise
Un homme dans le métro à 23h c'est un fêtard
Un homme dans le métro à 2h c'est un clochard

Mais (il y a) trop de métros, il faudra les mettre haut (dessus) avant de les mettre trop bas (sous terre).


Nous sommes à la station Prés St Gervais, particularité de cette station: ses deux immenses assainisseurs, son interminable escalier jusqu'a la rue et son changement de chauffeur de train. Justement lors d'un de ces changements un homme monte dans les wagons, toutes les portes sont ouvertes, il marche un peu a l'intérieur et repère sur le quai une dame un peu âgée avec deux sacs. L'un posé a coté d'elle et l'autre, certainement son sac a main dans lequel elle cherche... On ne sait quoi.
L'homme bondi hors du wagon, attrape le sac sur le banc et cours, la femme crie "attrapez-le ! Mon sac, il a volé mon sac ! Attrapez-le ! Le temps que les passants réagissent l'homme est déjà dans l'escalier. Sauf ? Loin s'en faut, comment compte t'il sortir d'une gare aussi petite (un seul quai et un unique couloir avec une unique sortie) sans se faire prendre ?
L'agent RATP a tôt fait d'appuyer sur l'interphone pour donner l'alerte, les agents a l'étage ont au moins deux minutes avant que l'homme déboule par les escaliers. Au cas où il aurait pris l'ascenseur l’appui sur un simple bouton le bloquera net.
Que peut-on donc penser dans un moment pareil ? Le sac étant noir il y avait peu de chance qu'il sache ce qu'il contenait ! Alors quoi ? Se faire prendre pour vol alors qu'il n'y avait que des feuilles, des courses d'une quinzaine d'euros, ou peut être simplement quelques vêtement ou draps ?

Le grand paris est en route, certains tente désespérément de l'arrêter mais avec une croissance de l'espace urbain de 2000 hectares par an il n'y a pas de possibilités.
Depuis toujours Paris s'agrandis, routes, rails, tunnels, routes a 4 voies, autoroutes, et surtout immeubles, tout est constamment en extension dans cette mégapole. 10000000 de personnes vivent dans Paris et la banlieue, les trains de banlieue remontent maintenant jusqu'a une heure de Paris. Ce qui était un voyage dans les années 80 devient le quotidien de certains travailleurs malchanceux. Et l'expansion ne s'arrête pas la, le métro, jusque alors intramuros sort du département et repousse les limites de la ville. Dans son sillage, juste sur ces talons l'idée du "grand Paris" une nouvelle forme de ville qui ne se limiterais plus aux "portes" de Paris mais engloberais les petits départements limitrophes.
Ce ne serait finalement qu'une application administrative de la réalité déjà existante et bien pour une majorité des français.